CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

Le modèle de transfert radiatif que nous avons développé commence à peine à subir l'épreuve des confrontations avec les observations. Après des comparaisons avec les mesures des canaux à 85.5 GHz de SSM/I [Prigent et al., 1990] (annexe 2), le travail de base devrait être mené grâce aux campagnes de MARSS puis, en 1991, avec les vols de la maquette Mé­téosat. Il sera alors temps d'apporter éventuellement des améliorations au modèle.

Des simulations de champs de températures de brillance [Phalippou et al., 1989 et 1990] et les campagnes de mesures avec la maquette permettront de relancer l'intérêt européen pour un sondeur millimétrique en orbite géostationnaire et de redéfinir le cahier des charges, voire la mission d'un tel instrument : ne plus négliger la polarisation (pour la surface maritime, les nuages de grêle, ...) ; s'il s'avère que les canaux vers 118 GHz sont trop affectés par les nuages, les utiliser pour la détection de la pluie et l'estimation de paramètres nuageux ; réduire la taille de l'antenne pour faciliter les questions d'implantation sur le satellite, etc.

L'originalité du projet d'un instrument micro-onde sur Météosat de seconde génération doit être défendue. Le concept de sondage en ondes millimétriques n'est pas en cause : MSU, SSM/T, AMSU ont fait plus qu'ouvrir la voie vers le succès. Mais, précisément, il y a actuel­lement trop de projets jumeaux d'AMSU-B et de SSM/T-2 pour des plates-formes en orbite basse : Samovar pour les Soviétiques, AMSU-BE pour Eumetsat. Il faut avoir le courage et l'ambition de proposer et de réaliser un appareil nouveau sur un satellite géostationnaire.

 

La météorologie terrestre ne sera certes pas la seule application de la radiométrie milli­métrique ou submillimétrique. De nombreux et grandioses projets spatiaux, astronomiques pour la plupart, vont être étudiés dans la décennie. La sonde Cassini emportera peut-être un sondeur millimétrique pour l'atmosphère de Saturne et celle de Titan. Puis le développement des techniques de réception superhétérodyne pour le domaine submillimétrique permettra de préparer la suite des missions de sondage au limbe de l'atmosphère terrestre, la cartographie à 557 GHz de la vapeur d'eau dans la Galaxie avec Water, ou même l'observation de toutes les fréquences de 300 GHz à plus de 1 THz avec Explorer, en attendant FIRST (Far Infra-Red Space Telescope) pour l'aube du troisième millénaire !

 

 

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