A. EQUATION DE TRANSFERT RADIATIF
ET "STRATIFICATION" DE L'ATMOSPHERE
Résumé
— L'équation de transfert sous forme intégrale
est écrite pour un milieu non diffusant, et en particulier pour l'atmosphère.
La fonction de poids en température est définie, et une correction pour la
température apparente de corps noir du rayonnement cosmique est mise en
lumière. L'équation de transfert est ensuite écrite sous forme discrète pour
l'atmosphère stratifiée. Trois modèles d'atmosphère, reliant l'altitude, la
pression, la température et la concentration de vapeur d'eau sont présentés.
1. CAS GENERAL POUR
UN MILIEU NON DIFFUSANT
Cette section
est un résumé adapté des sections correspondantes de Kraus [1986], Ulaby et al.
[1981] et Fleagle & Businger [1980]. Voir aussi les fondements donnés par
Chandrasekhar [1960]. Le problème d'une atmosphère diffusante est reporté au
chapitre C.
1.a. Absorption
Figure
1 : milieu
absorbant.
La propagation
d'une onde dans un milieu absorbant s'accompagne d'une atténuation. Une onde se
propageant dans un tel milieu (figure 1) voit sa densité de flux S décroître de la quantité –dS pour une distance parcourue dx. dS
est proportionnel à dx et à S ; on peut donc écrire [Kraus, 1986] :
dS
= – S a dx (1)
a (unité : m–1) est le
coefficient d'atténuation1 (ou d'absorption puisqu'on néglige ici la
diffusion) du milieu et peut varier avec x.
Kraus [1986] l'appelle constante d'atténuation, Ulaby et al. [1981] le notent k et
l'appellent coefficient d'extinction. L'intégration de (1) entre 0 et r donne, dans le cas où a est constant
avec x :
S(r) = S(0) e–a r (2)
t = a r est appelé
épaisseur optique. Un milieu pour lequel t >> 1 est dit
"optiquement" épais, et "optiquement" mince si t << 1.
L'atténuation (de puissance) subie par l'onde est et, soit, en dB : 10 t / Log(10).
Si a n'est pas
constant (si par exemple la densité du milieu est variable), alors l'épaisseur
optique est :
(3)
En considérant
un cylindre infinitésimal parallèle à la direction de propagation, on aurait pu
établir de façon similaire une relation identique à (2) à propos d'une
luminance B, ou d'une température
apparente associée TAP pour les fréquences
concernées par l'approximation de Rayleigh-Jeans :
(4)
(Note
de bas de page) 1 : défini ainsi, a est égal à deux fois la partie réelle
de la constante de propagation γ, cette partie réelle étant
souvent notée également a.
1.b. Emission plus absorption
Le milieu
absorbant émet également de l'énergie
électromagnétique. La quantité de luminance dBe émise par un volume cylindrique élémentaire de
longueur dx dans la direction
indiquée sur la figure 1 peut s'écrire :
dBe = a J
dx (5)
J est appelé fonction de source. La quantité dBe est de façon évidente proportionnelle à dx. La définition de la fonction de
source fait apparaître a dans la relation (5) pour des raisons
de commodité pour la suite.
Toujours en
considérant le cylindre élémentaire d'épaisseur dx, la différence dB
entre la luminance sortante et entrante est la somme des termes dBe et dBa relatifs
respectivement à l'émission et à l'absorption :
dB = dBe + dBa = a (J
– B) dx (6)
En
réintroduisant l'épaisseur optique, on obtient l'équation de transfert :
(7)
1.c. Intégration
La fonction de
source telle qu'elle vient d'être définie est en fait la luminance B* de corps noir donnée par la loi de
Planck. Ce résultat est une conséquence de la loi de Kirchhoff, qui affirme que
dans les conditions de l'équilibre thermodynamique local, l'émission thermique
doit égaler l'absorption, et cela aussi bien pour l'ensemble du spectre
électromagnétique que pour une fréquence donnée. L'intégration de (7), qui est
une équation de Leibniz, conduit alors à l'expression suivante :
B(r) = B(0) e–t + B* (1 – e–t ) (8)
Dans le cas où
l'approximation de Rayleigh-Jeans est autorisée (ce qu'on supposera pour la suite),
faire intervenir les températures conduit à :
TAP(r) = TAP(0) e–t + T (1 – e–t ) (9)
T est la température (physique) du milieu absorbant, qui doit
être constante pour la validité des expressions (8) et (9). En revanche le
coefficient d'atténuation du milieu peut être variable avec x, t étant toujours défini par (3).
Dans le cas
plus général où la température du milieu n'est pas constante, il faut redéfinir
t de la façon
suivante :
(10)
Le "t "
des paragraphes précédents est maintenant t (0, r).
Après quelques
calculs [Ulaby et al., 1986], on parvient à :
(11)
L'interprétation
de cette dernière formule est la suivante : la température apparente issue du milieu
absorbant est la somme de la température incidente atténuée par le milieu, et
de la contribution propre de chaque couche du milieu, atténuée par toutes les
couches suivantes. Dans le cas de la formule (9), la contribution propre du
milieu est le produit de sa température physique et de son
"émissivité", égale à son facteur d'absorption (complément à 1 de son
facteur de transmission e–t ).
2. APPLICATION A
L'ATMOSPHERE
2.a. Equation
Nous allons prendre
comme exemple l'observation au nadir de l'atmosphère terrestre (milieu
absorbant) depuis un satellite. La variable x
va être remplacée par l'altitude z, r par H (sommet de l'atmosphère) et TAP(0) représentera la contribution de la surface de la Terre
avant atténuation.
Cette
contribution de la surface est la somme des trois termes suivants.
– Le produit
de l'émissivité es de la surface et de sa température Ts (contribution propre) ;
– Le produit du
facteur de réflexion de la surface et du rayonnement incident
("descendant") sur la surface ; ce facteur de réflexion est égal à 1
– es d'après la loi de
Kirchhoff, la somme des coefficients d'absorption et de réflexion (et de
transmission éventuellement, non présente ici) étant égale à 1. Cette
contribution descendante de l'atmosphère se calcule de la même façon que la
contribution directe montante, sauf que le rayonnement émis par chaque couche
infinitésimale est atténué par les couches au-dessous
d'elle et non plus au-dessus.
– Le produit
du facteur de réflexion de la surface et du rayonnement cosmique de corps noir TAP(∞),
incident au sommet de l'atmosphère et atténué par la traversée de celle-ci. Ce
rayonnement joue pour la contribution descendante le même rôle que joue TAP(0) pour la
contribution montante.
Cette
formulation du traitement de la surface apparaîtra quelque peu simpliste au chapitre
D et devra être revue pour certains types de surface.
Nous sommes
maintenant en mesure d'écrire l'expression de la température apparente vue par
un radiomètre visant au nadir au-dessus d'une atmosphère non diffusante. Les
quatre termes de la somme sont respectivement les contributions montante,
propre de la surface, descendante et du rayonnement cosmique. Dans chacun des
trois derniers termes les facteurs sont écrits dans l'ordre
"chronologique" de leur influence.
(12) [Note : = ∞]
(L'usage de la
fonction t
à l'intérieur des exponentielles simplifierait un peu l'écriture de cette
dernière expression.)
Pour un avion
volant à l'altitude Z et observant au
nadir la partie de l'atmosphère au-dessous de lui, il faudrait bien sûr
remplacer H par Z dans les deux premiers termes et dans le dernier facteur des deux
derniers termes du second membre de l'équation (12). Si le sondeur regarde au
zénith il faut considérer uniquement les deux derniers termes de (12), privés
chacun de leurs deux derniers facteurs et remplacer l'altitude nulle (0) par Z dans ce qui reste.
On peut
imaginer une autre formulation [Scott & Chédin, 1971] faisant intervenir la
pression au lieu de l'altitude. Soit T(P) le facteur de
transmission du rayonnement par l'atmosphère entre le satellite et le niveau de
pression P d'altitude z :
(13)
On vérifiera
alors que, Ps et PH étant les pressions à la surface et au sommet
de l'atmosphère, le premier terme (par exemple) du second membre de l'équation
(12) devient :
(14)
2.b. Fonction de poids
Nous pouvons maintenant
formuler rigoureusement l'expression de la fonction de poids W(z)
(voir I.C.2.a). Rappelons que la fonction de poids ("en température")
mesure la contribution, à la température apparente globale, de la couche dz de température T(z). Dans le cas le plus
simple où l'on néglige le rayonnement descendant réfléchi par la surface, W est simplement le facteur
multiplicatif de T(z) dz
dans le premier terme de (12) (nous supposons toujours que le radiomètre est
situé hors de l'atmosphère et vise au nadir) :
(15)
On vérifiera
qu'avec l'emploi de T on aboutit à :
(16)
Si l'on ne
néglige pas la contribution descendante, on obtient :
(17)
La fonction de
poids en température a pour unité l'inverse d'une longueur.
2.c. Remarques diverses
A propos de
toutes ces expressions s'appliquent les remarques ci-dessous.
– On
s'est placé à une fréquence (ou sur une bande de fréquence étroite) donnée,
implicite dans les définitions de a, t, es, T et W.
– On
suppose que l'antenne du radiomètre vise dans une seule direction, c'est-à-dire
que son diagramme de rayonnement est constitué par un lobe suffisamment étroit.
D'autre part,
deux points méritent d'être approfondis.
Effet de l'angle de visée
On a supposé
viser au zénith ou au nadir, c'est-à-dire verticalement. Si l'on veut traiter
le cas d'un angle de sondage q (figure 2), en gardant l'altitude z comme variable d'intégration, il
suffit de remplacer a par a secq partout où a(z) ou a(z') intervient, c'est-à-dire pour t (z, z'),
TAP(H), T (P) et W(z).
Figure
2 : angles
zénithal et de visée pour un satellite observant la Terre.
L'angle z que fait,
avec le nadir, la direction dans laquelle regarde le satellite est différent
de l'angle zénithal q (complémentaire de l'angle de site).
C'est ce dernier qu'il faut prendre en compte dans le transfert radiatif. Les
deux angles sont liés par la relation (R
étant le rayon de la Terre et h
l'altitude du satellite) :
(18)
D'autre part
on a négligé l'effet de la courbure de la Terre : on considère que l'atmosphère
est traversée sur un trajet de longueur H
secq. On a négligé
également l'effet de la réfraction atmosphérique. Ces approximations seront
justifiées [Ulaby et al., 1981, p. 288] par le fait que les angles de site
concernés dans les expériences qui nous intéressent sont toujours supérieurs à
20°.
Approximation de Rayleigh-Jeans et
rayonnement cosmique
Effectuons un
développement limité de B*
(expression I.A.-(1)) :
(19)
Inversement,
la température équivalente T de corps
noir correspondant à la brillance B
reçue est donnée par :
(20)
Si l'on ne
conserve que le premier terme du développement, on se place dans
l'approximation de Rayleigh-Jeans : on commet alors une erreur donnée par les
autres termes du développement, surtout le suivant : hn / 2k,
soit environ 4,4 K à 183 GHz. Tant que la température n'est pas trop basse, et
en particulier pour toute la gamme des températures atmosphériques (> 200
K), cette erreur reste quasi constante : à 183 GHz par exemple, elle varie de
moins de 0,03 K. Pour l'équation de transfert radiatif exprimée en
températures, elle ne serait pas gênante car le terme correctif — additif et
constant — s'appliquerait identiquement à tous les membres de l'équation : on
pourrait dire qu'on a toujours une linéarité entre puissance et température. En
revanche pour les températures plus basses et en particulier pour le rayonnement
cosmique à environ 2,7 K, le troisième terme du développement (20) n'est plus
négligeable et l'on n'a plus le droit d'écrire l'équation de transfert en
température en prenant TAP(∞) = 2,7 K. Comment faire alors ?
On peut écrire
l'équation avec les luminances spectrales B,
après avoir calculé tous les B(z) à partir des T(z) par la formule de
Planck, puis calculer la température apparente vue par le sondeur à partir de
la luminance finale en inversant cette même formule.
Mais on peut
aussi souhaiter garder l'équation de transfert sous la forme habituellement
utilisée aux fréquences plus basses. Cela revient, comme nous allons le voir, à
attribuer une température fictive (effective) au rayonnement cosmologique.
Prenons le cas
d'un sondeur regardant vers le haut de l'atmosphère : c'est le cas où la
correction proposée sera la plus sensible. B
étant la luminance spectrale reçue par le sondeur, B(∞) celle associée à T(∞)
= 2,7 K, l'équation de transfert radiatif s'écrit :
(21) [Note : = ∞]
En multipliant
par c2 / 2kn
2 et en ajoutant hn / 2k
de chaque côté, et en tenant compte de la relation :
(22)
Nous obtenons
:
(23) [Note : = ∞]
Les
températures T ' étant données par
les deux premiers termes du développement (20) :
(24)
Pour les
températures atmosphériques, on pourra prendre T '(z) = T(z).
L'équation (23) est alors similaire à l'équation classique que l'on écrit pour
les fréquences plus basses, sauf que la température apparente du rayonnement
cosmique est maintenant donnée par (24), soit :
– 3,6
K à 118 GHz,
– 4,1
K à 150 GHz,
– 4,7
K à 183 GHz.
Certes,
l'erreur commise en oubliant cette correction est souvent minime, mais pas dans
les cas où l'on vise vers le haut dans un canal fenêtre ou assez haut en
altitude : à 150 GHz, depuis le sol, avec une atténuation atmosphérique de 2,3
dB, cette erreur est de l'ordre de 1 K pour une température apparente totale de
117 K.
Cette
correction a été établie initialement par Stogryn [1975] et rappelée par, entre
autres, Kakar [1983].
3. ECHANTILLONNAGE DES
GRANDEURS ATMOSPHERIQUES
3.a. Equation de transfert pour une atmosphère stratifiée
Dans le
dessein de calculer des températures apparentes suivant les conditions atmosphériques,
l'équation de transfert sous la forme d'une intégrale (relation (12)) doit céder
la place à une somme discrète. Pour cela l'atmosphère est divisée en N–1 couches limitées par N niveaux horizontaux. Le niveau 1 est
celui du sommet de l'atmosphère (que l'on se fixe par exemple à 70 km
d'altitude (pression égale à 0,05 mb) en négligeant l'effet de l'air à plus
haute altitude sur la propagation des ondes) et le niveau N est celui du sol. La couche 1 est la plus haute. Des modèles
standard d'atmosphère précisent, entre autres, l'altitude, la pression, la
température, la densité de vapeur d'eau à chaque niveau.
On va ensuite
calculer les température, pression et densité de vapeur d'eau moyennes pour
chaque couche en faisant la moyenne des valeurs correspondantes des deux
niveaux la limitant. Des modèles que nous décrirons dans les chapitres suivants
permettent alors de calculer l'épaisseur optique totale de chaque couche.
En fait,
transformer l'expression (12) en somme discrète ne va pas sans soulever
quelques problèmes. En simplifiant un peu, les questions qu'il faut se poser
sont du genre : va-t-on prendre pour chaque couche le "a" du
niveau haut, du niveau bas ou du milieu de la couche (si tant est qu'on puisse
le connaître, ou le calculer après avoir déterminé le t de la couche)
; doit-on prendre en compte, pour l'atténuation, les t des couches
suivantes seulement, ou bien aussi le t de la couche courante, ou d'une
demi-couche ? On peut vérifier que, suivant les choix que l'on fait, on est
plus ou moins près (en o(t 2) ou o(t 3)) du point de
vue qui est choisi le plus souvent dans la littérature et qui est le suivant :
Figure
3 : transfert
radiatif pour une couche.
On reprend la
relation (9) que l'on applique de couche en couche. Si Te et Ts sont les températures
apparentes "d'entrée" et "de sortie" de la couche (figure
3), T sa température physique et t son épaisseur
optique, on a :
Ts = Te e–t + T (1 – e–t ) (25)
Au sommet de
l'atmosphère, on obtient, pour ce qui est de la contribution montante de
l'atmosphère seulement (l'indice i marquant
le numéro de la couche et les Ti étant les températures
physiques des couches) :
(26) [Note : = Σ]
(26) est la
relation à laquelle on parvient à partir de l'intégrale correspondante si l'on
considère comme constants sur chaque couche la température et le coefficient
d'atténuation.
Le calcul des ti est l'objet des deux
chapitres suivants (II.B et C).
3.b. Modèles d'atmosphère
Trois modèles
classiquement employés nous ont été fournis par le LMD : "U. S.
Standard" (tempéré), tropical et subarctique (tableau A, un peu trop riche
en chiffres significatifs, et figure 4). L'atmosphère est divisée en 39
couches.
U.S.Standard
Subarctique Tropical
Niv. Pression Alt. Temp. Densité H2O Alt.
Temp. Densité H2O Alt. Temp. Densité
H2O
(hPa) (m) (K) (g / g d'air) (m) (K) (g
/g d'air) (m) (K) (g
/ g d'air)
1 0.05 68508. 220.04 0.2173E-05 66665. 247.07 0.1934E-05 68663. 219.04 0.1954E-05
2 0.09 64740. 230.85 0.2146E-05 62512. 249.95 0.1938E-05 64914. 229.59 0.1963E-05
3 0.17 60480. 242.55 0.2116E-05 57986. 253.06 0.1943E-05 60680. 241.01 0.1972E-05
4 0.30 56472. 253.00 0.2090E-05 53870. 255.84 0.1947E-05 56698. 251.21 0.1981E-05
5 0.55 52024. 264.16 0.2062E-05 49443. 258.81 0.1952E-05 52283. 262.10 0.1990E-05
6 1.00 47502. 268.47 0.2023E-05 45132. 248.93 0.1971E-05 47776. 268.73 0.2000E-05
7 1.50 44388. 263.90 0.1984E-05 42262. 241.89 0.1991E-05 44652. 265.47 0.2008E-05
8 2.23 41405. 257.24 0.1980E-05 39532. 235.10 0.2012E-05 41648. 259.29 0.2009E-05
9 3.33 38473. 249.58 0.1984E-05 36852. 228.06 0.2025E-05 38687. 252.57 0.2004E-05
10 4.98 35628. 240.30 0.2002E-05 34241. 221.55 0.2033E-05 35792. 246.03 0.1985E-05
11 7.43 32893. 233.50 0.2009E-05 31701. 218.45 0.2018E-05 32987. 239.69 0.1989E-05
12 11.11 30214. 228.02 0.2010E-05 29182. 215.46 0.2004E-05 30241. 233.45 0.2014E-05
13 16.60 27590. 224.84 0.2004E-05 26700. 212.93 0.1995E-05 27571. 227.45 0.2011E-05
14 24.79 25003. 222.18 0.1997E-05 24243. 211.59 0.1993E-05 24972. 221.53 0.2000E-05
15 37.04 22444. 219.57 0.2006E-05 21783. 213.10 0.2011E-05 22436. 216.27 0.1959E-05
16 45.73 21100. 218.22 0.1988E-05 20471. 214.00 0.1988E-05 21120. 212.21 0.2002E-05
17 56.46 19763. 217.00 0.2024E-05 19155. 214.75 0.1986E-05 19833. 207.02 0.1998E-05
18 69.71 18430. 217.00 0.1997E-05 17835. 215.08 0.1829E-05 18577. 201.92 0.2016E-05
19 86.07 17097. 217.00 0.1968E-05 16510. 216.42 0.1991E-05 17352. 196.98 0.1999E-05
20 106.27 15764. 217.00 0.2270E-05 15178. 217.00 0.3745E-05 16144. 196.44 0.1974E-05
21 131.20 14432. 217.00 0.3691E-05 13846. 217.00 0.5097E-05 14915. 203.72 0.3312E-05
22 161.99 13099. 217.00 0.6298E-05 12513. 217.00 0.8215E-05 13639. 211.77 0.4447E-05
23 200.00 11766. 217.00 0.1392E-04 11180. 217.00 0.1098E-04 12310. 221.17 0.1329E-04
24 222.65 11086. 217.00 0.2117E-04 10500. 217.00 0.1275E-04 11609. 225.82 0.2642E-04
25 247.87 10401. 220.41 0.3444E-04 9820. 217.00 0.4118E-04 10894. 230.17 0.4721E-04
26 275.95 9703. 224.88 0.5833E-04 9139. 217.00 0.1580E-03 10165. 235.29 0.1010E-03
27 307.20 8990. 229.88 0.9753E-04 8456. 219.11 0.9868E-04 9419. 240.57 0.1886E-03
28 341.99 8262. 234.30 0.1914E-03 7764. 222.31 0.3641E-04 8657. 245.67 0.3166E-03
29 380.73 7520. 239.23 0.2872E-03 7061. 226.53 0.8593E-04 7879. 250.38 0.4922E-03
30 423.85 6762. 244.32 0.4044E-03 6343. 231.51 0.1275E-03 7085. 256.00 0.7558E-03
31 471.86 5989. 248.97 0.5745E-03 5609. 236.70 0.1939E-03 6274. 261.75 0.1146E-02
32 525.00 5204. 254.49 0.8059E-03 4863. 241.95 0.2985E-03 5450. 267.05 0.7492E-03
33 584.80 4394. 259.59 0.1152E-02 4092. 247.29 0.4689E-03 4599. 272.54 0.1135E-02
34 651.04 3572. 264.96 0.1612E-02 3310. 251.41 0.6513E-03 3735. 278.61 0.3362E-02
35 724.78 2732. 270.58 0.2217E-02 2517. 254.43 0.8033E-03 2853. 284.46 0.5839E-02
36 800.00 1945. 275.36 0.2926E-02 1780. 256.65 0.9137E-03 2027. 287.79 0.9330E-02
37 848.69 1466. 278.73 0.3358E-02 1335. 257.99 0.9660E-03 1528. 290.73 0.1073E-01
38 900.33 982. 282.09 0.3792E-02 889. 258.78 0.9903E-03 1023. 293.79 0.1205E-01
39 955.12 492. 285.05 0.4305E-02 443. 257.89 0.9320E-03 513. 296.90 0.1408E-01
40 1013.15 0. 287.35 0.4816E-02 0. 257.19 0.8740E-03 0. 299.32 0.1616E-01
Tableau
A : modèles
d'atmosphère.
Figure
4 : profil de
température pour trois modèles d'atmosphère
Connaissant la
pression de chaque niveau, on peut déterminer l'épaisseur de chaque couche (ou
la hauteur de chaque niveau) à partir de l'équation hydrostatique. Celle-ci est
obtenue en considérant le poids de l'air, dans la colonne de hauteur dz, qui crée la différence de pression dP (figure 5) :
– dP = r g
dz (27)
r : densité de
l'air, kg/m3
g : accélération de la pesanteur, m/s2.
Figure
5 : colonne
d'air.
L'équation des
gaz parfaits ("PV = nRT ") peut
s'écrire :
(28)
Mair : masse molaire de l'air = 0,02898 kg pour de
l'air sec
P, T : pression
(Pa) et température (K) ambiantes
R : constante des gaz parfaits = 8,3144 J/K/mol.
La division de
(27) par (28) conduit à :
(29)
Cette relation
permet de calculer l'épaisseur de chaque couche en supposant celle-ci
"infinitésimale". Signalons que nous avons négligé la variation de g avec la latitude et l'altitude.
Dans ces
calculs, on a assimilé l'air à un gaz parfait. En toute rigueur il faudrait apporter
une correction pour l'air humide : calculer une température
"effective", dépendant de la teneur en vapeur d'eau et égale à la
température vraie pour une humidité nulle, et appliquer la relation des gaz
parfaits avec cette nouvelle température [Queney, 1974 ; Berroir, 1986].
Les trois
atmosphères proposées sont plus ou moins riches en vapeur d'eau. Pour chaque
atmosphère du tableau A, la dernière colonne donne la concentration de vapeur
d'eau, en gramme, par gramme d'air ambiant. L'humidité relative RH est égale au rapport de la
concentration de vapeur d'eau et de la concentration de vapeur d'eau saturante rs. Celle-ci est extrêmement variable avec la température, et
est donnée en g/m3 par exemple par la formule suivante [Liebe,
1980] :
rs = 17,39
(300/T)6 1010–9,834(300/ T ) ≈
25 (300 / T)–17 (30)
Après transformation des grandeurs en unités adéquates et
application de l'équation des gaz parfaits, on trouve, au niveau du sol, RH = 49%, 78% et 81% pour les atmosphères
respectivement U.S. Standard, tropicale et subarctique. Des calculs voisins
effectués pour toutes les couches permettent de calculer le contenu intégré en
vapeur d'eau (i.e. la pression apportée par la vapeur d'eau dans une colonne
d'air) de chaque atmosphère :
– U.S. Standard : 1,43 g/cm2,
– Tropicale : 4,01 g/cm2,
– Subarctique
: 0,43 g/cm2.
La question du nombre de couches
Il est bien
évident qu'il est préférable d'échantillonner l'atmosphère en
"beaucoup" de niveaux, pour être assuré de la validité de la
transformation en sommation discrète de l'équation de transfert. Cependant,
multiplier les couches multiplie aussi le temps de calcul des épaisseurs
optiques. Dans leurs modèles directs, Chang & Wilheit [1979] ont pris 100
couches (de 0 à 20 km), Warner [1985] 77, Gasiewski [1988] 40 à 50. En fait une
quarantaine semble être suffisant. Nous avons lancé des simulations sur notre
programme en multipliant par 2 ou 3 le nombre de couches, par interpolation
linéaire des grandeurs physiques entre deux niveaux adjacents initiaux (cette
façon de procéder n'est bien sûr pas équivalente à la prise en compte d'un
profil échantillonné 2 ou 3 fois plus finement) : la différence est inférieure
à 0,01 dB sur le facteur de transmission de l'atmosphère et inférieure à 0,1 K
sur la température apparente au sommet de l'atmosphère, à 150 GHz ; la
différence est encore plus petite pour un canal opaque. Dans l'infrarouge,
Scott [1974 (b)] avait montré, en considérant les fonctions de poids, que 39
couches suffisaient largement : c'est donc le nombre qui avait été retenu pour
STRANSAC.
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