II .  UN MODELE SYNTHETIQUE
DE TRANSFERT RADIATIF
DANS L'ATMOSPHERE
EN ONDES MILLIMETRIQUES

 


 

 

 

 

"... The radio engineer will almost despair at the prospects of ever putting order in the atmospheric pandemonium."

 

 

Cette déclaration de Hans J. Liebe [1980, p. 164] résume parfaitement la difficulté de construire un modèle de transfert radiatif suffisamment performant, c'est-à-dire prenant en compte, d'une manière ou d'une autre, l'effet de tous les composants de l'atmosphère afin de pré­voir correctement la réponse de cette atmosphère en termes de facteur de transmission, de retard de propagation ou de température de brillance. "D'une manière ou d'une autre" signifie de façon "physique" ou "statistique". Les méthodes physiques visent à interpréter les phéno­mènes dans le cadre d'une théorie ou plutôt d'une science, déjà établie ou en construction. Les méthodes statistiques (elles appartiennent aussi à la Physique) procèdent plutôt de l'empirisme et produisent des rela­tions, coefficients ou "constantes" perpétuellement modifiés, "ajustés" au gré des der­nières expérimentations du moment. Cependant les deux types de méthodes ne sont pas com­plètement étrangers l'un à l'autre. La physique doit s'avouer (provisoirement ?) vaincue de­vant certaines situations qu'elle ne parvient pas à expliquer et a recours à quelques adapta­tions empiriques très efficaces. De son côté le domaine statistique prend quelques-unes de ses bases dans une modélisation physique parfois extrêmement poussée. On peut pourtant s'avancer à dire que le point de vue statistique prévoit mieux — par définition — les phéno­mènes observés, mais que les "livres de recettes" (comme d'aucuns les appellent) qu'il produit font "avancer la science" sur des voies dans un certain sens moins nobles.

 

Le modèle de transfert radiatif que nous avons élaboré [Prigent et al., 1988 (c et d) ; Prigent-Benoit, 1988 ; Prigent & Abba, 1990] et qui est décrit dans cette partie est directement inspiré du modèle STRANSAC construit au Laboratoire de météorologie dynamique. La version rapide de STRANSAC, 4A (Automatized Atmospheric Absorp­tion Atlas), utilisée pour engendrer la banque TIGR, est décrite par Scott & Chédin [1981]. Ecrit à l'origine pour l'infrarouge, STRANSAC a été adapté aux micro-ondes par I. Jobard et enri­chi par Millet [1984] pour prendre en compte l'effet des nuages et de la pluie.

STRANSAC est un modèle physique qui emprunte parfois quelques relations semi-em­piriques à H. J. Liebe...

 

 

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